Le concept de S.I.G.

Le concept de Système d’Information Géographique (et son sigle S.I.G.) est largement utilisé, mais le contenu sémantique varie suivant les acteurs. Aussi, il nous semble nécessaire d’apporter quelques précisions quant aux définitions les plus couramment rencontrées.

Le Système d’Information Géographique (SIG) :

Deux définitions sensiblement différentes se retrouvent dans les conférences et dans la littérature :

De ces deux définitions, c’est la seconde qui est la plus complète. Le SIG est avant tout un système d’information construit et non un simple logiciel de représentation cartographique. Il faut éviter toute confusion en la matière. Un outil logiciel, aussi sophistiqué soit-il, sans données, n’est jamais qu’un développement informatique dont l’utilisation reste limitée.

L’information graphique et géographique :

Sur une carte papier, les informations apparaissent sur un même niveau d’interprétation : celui de la feuille de papier. Il n’est pas possible de détacher certaines informations de l’ensemble. Si la carte a trop d’informations, elle devient vite illisible.

Sur une carte informatisée au format raster (image), le problème reste le même puisqu’il y a eu simplement retranscription informatique sous forme d’image d’une carte papier.

Sur une carte informatisée au format vecteur (dessin), il est possible de décomposer la carte en différents niveaux que l’on appelle " couches d’informations ". On peut ainsi avoir une couche avec le réseau hydrographique, une avec les toponymes, une avec les courbes de niveau, une avec la voirie, une avec le bâti,... L’organisation d’une carte en différentes couches d’information apporte une très grande souplesse dans la gestion des informations géographiques. Leur lecture peut se faire horizontalement (la couche hydrographique regroupe des rivières pérennes, temporaires, de largeur différente, avec un débit différent) et verticalement (on peut superposer la couche PLU à la couche cadastre et visualiser, par exemple, les zones constructibles, aménageables, … etc.). Chacune de ces couches est affichable ou non à l’écran ou lors d’éditions papier.

Un autre élément est important dans la problématique SIG : c’est celui de la continuité géographique. Ce principe permet - dans un système cartographique - d’accéder facilement à toute portion du territoire quelle qu’elle soit avec les données qui peuvent y être associées. Avec un projet réalisé en CAO/DAO (bâtiment, planche cadastrale) on ne parle pas de système de coordonnées. Avec le SIG on ne raisonne plus en terme de simple plan mais d’espace géographique continu. Le SIG n’est pas une armoire à plan informatique. L’utilisateur prendra d’ailleurs rapidement l’habitude de raisonner en couches d’informations continues. Toute information a ainsi une localisation géographique dans l’espace.

La CAO/DAO:

Les dessinateurs qui travaillent sur des projets d’infrastructures nouvelles (ronds-points, voirie, bâtiments, ... etc.) peuvent utiliser des outils informatiques de CAO/DAO. Ces logiciels sont de bons outils de dessin technique. Toutefois ils n’ont pas les fonctionnalités spécialisées pour traiter l’information géographique, avec toutes les données alphanumériques qui peuvent y être associées.

Les données non graphiques:

Contrairement à la CAO/DAO, le SIG associe aux éléments graphiques de base (format vecteur : points, lignes, surfaces) des informations qui débordent largement le cadre du dessin technique. Ainsi, le fait de représenter graphiquement les contours d’une commune amène le SIG à y associer des informations aussi diverses que la superficie, le statut, le nom, la population, le niveau d’équipements, le taux de subventions, ... etc., toutes informations qui participent à la gestion générale d’une commune. Le SIG permet donc d’associer à la représentation cartographique des données alphanumériques qui n’ont pas de localisation géographique si elles sont utilisées séparément. Ces donnéesque l’on qualifie d’attributaires sont stockées dans des bases de données qui peuvent être soit intégrées dans le logiciel cartographique (quand leur volume est limité), soit séparées de celui-ci et gérées par des Système de Gestion de Bases de Données (SGBD). Un lien est alors établi entre le SGBD et l’outil de cartographie.

 

Un S.I.G. : pour quelles utilisations ?

Les différents niveaux d’utilisation d’un SIG :

Niveau 1

L’utilisateur travaille sur la conception, la création, l’administration de données géographiques de base.

Conclusion

L’outil utilisé est un applicatif métier.

Niveau 2

L’utilisateur administre et gère des données alphanumériques, superposées à des fonds cartographiques existants (avec des couches cartographiques spécifiques).

Conclusion

L’outil utilisé est un outil de gestion (cartographie thématique)

Niveau 3

L’utilisateur a besoin de visualiser de l’information géographique finalisée, sans s’occuper des phases de création, gestion des données. Il s’agit d’un retour de l’information vers tous ceux qui ne sont pas administrateurs du SIG. On peut aussi parler d’intranet ou d’extranet SIG.

Conclusion

L’outil utilisé est un outil de diffusion active de l’information

Cette différenciation est importante car les outils utilisés ne sont pas les mêmes. Mais le véritable impact du SIG se traduit bien dans cette séparation pour l’utilisation d’un même produit : il s’agit du retour de l’information de base vers l’utilisateur, vers celui qui ne participe pas directement à son élaboration, à son administration, mais qui en a besoin pour organiser, décider, planifier. Si cette possibilité de visualisation n’existait pas (ce qui a été le cas pendant de nombreuses années), le SIG resterait un outil confidentiel, opaque ... et onéreux.

CONCLUSION : la notion de projet commun

Un Système d’Information Géographique est un projet fédérateur pour une collectivité. Il s’agit d’un projet véritablement transversal. Il est ainsi possible d’utiliser un fond cartographique commun à tous, avec le même référentiel de coordonnées géographiques (fond cadastral, fond vecteur au 1/2 000ème, orthophotoplan, … etc.).

Sur ce fond unique, chacun pourra superposer ses propres informations métiers, mais ces informations seront facilement échangeables d’un service à un autre ou avec des partenaires extérieurs.

Dans une collectivité, le déploiement d’un Système d’Information Géographique amène systématiquement une vision différente de l’utilisation de l’information :

l’information géographique devient un vecteur de communication

 

Construire un Système d’Information Géographique, c’est poser l’une des pierres angulaires d’un Système d’Information plus global à l’échelle de la collectivité.